18 mars 2006

La Presse de l'exposition d'Erick Derac




La Presse de l'exposition d'Erick Derac







Strasbourg
Les paysages d'Erick Derac

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Paysage recomposé.
Ses outils sont autant ceux du photographe que du chirurgien. Erick Derac travaille au scalpel des ektachromes sur lesquels il a fixé auparavant d'austères vues urbaines mais aussi d'agrestes frondaisons. Pas de parti pris dans son rapport au paysage. « Je photographie mon environnement immédiat. Je vis à Paris, c'est donc forcément un univers urbain qui s'offre à moi. Quant aux arbres, ils se sont imposés lors d'un séjour en Normandie », explique le jeune photographe.
Naturels ou urbains, ses paysages ne constituent qu'un élément de base sur lequel se greffent d'étranges formes organiques, le résultat de grattages divers, « de toute une cuisine » qui transforme la pellicule photographique en lamelle de biologiste. Ses Paysages recomposés, ainsi qu'il les a intitulés, participent d'un curieux jeu du hasard, celui de la vie peut-être, qui infiltre l'image, la parasite, la colore - importance de ces couleurs saturées, électriques, séduisantes et vénéneuses.
Cette réalité décalée, où se rejoignent univers familiers et folles proliférations formelles, ne résume pas à elle seule la pratique artistique de Derac. Se définissant comme «un photographe faisant de la peinture», faut-il s'étonner qu'il présente aussi de petits formats peints ? Des architectures géométriques, à la rigueur proche du néo-plasticisme, mais dont la facture peu soignée témoigne encore de ce sens élémentaire du jeu, d'hypothèses plastiques jamais achevées, selon le principe de la série. La recomposition, toujours recommencée.

S.H.

Jusqu'au 15 avril, chez No Smoking, 19 rue Thiergarten, à Strasbourg. Du mercredi au samedi, 15 h à 19 h. 03 69 57 00 66.

© Dernières Nouvelles d'Alsace


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