le 26/11/2010 05:12
St'art / La foire d'art contemporain
Affinités catalanes
Bien que Bucarest en soit l'officielle ville invitée, St'art tangue davantage, et avec bien plus d'allant, du côté de Barcelone. Et la qualité s'y révèle très élastique.
Il y a bien sûr l'espace institutionnel occupé par Apollonia. Toutes les propositions n'y sont pas franchement contemporaines, mais la partie consacrée à la photographie roumaine actuelle n'est pas dépourvue d'intérêt, et offre probablement la fenêtre la plus vivante sur la scène artistique dans ce coin d'Europe orientale. En revanche, les trois galeries de Bucarest sont loin de créer l'événement. On sauvera D'Ancona Budis Art Gallery, notamment pour le travail d'Alina Slimovski dont la peinture navigue dans des ambiances oniriques inquiétantes.
C'est de l'autre côté du hall, dans le secteur des galeries catalanes, que se concentre l'un des pôles les plus attractifs de la foire. Le plateau de la Mayoral Galeria d'Art, dont la venue était précédée de fortes louanges, mérite ainsi qu'on s'y arrête. Le visiteur y découvrira un nocturne réalisé au fusain sur papier bleu : des toits de tuiles portent le regard jusqu'à une église au loin. Une œuvre de jeunesse de facture classique, mais comme son auteur s'appelle Pablo Picasso, le prix est l'un des plus élevés de la foire : 450.000 €.
Dans ce dédale se nichent d'agréables surprises
Les amateurs y trouveront également quelques dessins, et surtout une délicate petite huile sur papier, mais là aussi d'un temps où le maître espagnol n'avait pas encore bouleversé les règles de la représentation. On peut lui préférer la Crucifixion d'Antonio Saura, très emblématique de la série culte de l'artiste, magnifique d'expressivité.
Dans ce dédale catalan se nichent d'agréables surprises. Ainsi d'un beau travail de Marina Puche, jeune peintre de Valence présentée à la galerie Miquel Alzueta. Cette dernière n'est pas une inconnue à St'art puisqu'elle était déjà venue en 2007. « La situation est actuellement très dure en Espagne. Il est donc important de tenter sa chance ailleurs », confie Meriam Zejli, collaboratrice de la galerie. Écho identique de la galeriste Rosa Ferrer ( El Quatre, Sala d'Art ) dont les trois précédentes participations avaient toujours généré un niveau de ventes satisfaisant - s'y distinguent les Ramblas de Barcelone peints par Jaume Arisa.
Mais St'art ne se réduit évidemment pas au seul plateau catalan. De subtiles propositions sont à dénicher chez Prodromus (à rebours d'un post-pop dominant, Pascal Lombard peint a tempera des paysages dans des tonalités graves et mélancoliques ), chez Iffrig ( les dessins de Couturier, les gouaches de Pressager... ), chez No Smoking ( le regard faussement naïf sur l'enfance d'Aurélie Piau ), chez Stefano Forni ( l'impressionnante leçon de peinture de Matteo Massagrande ) ou encore chez Geneviève Mathieu ( le travail à la pointe sèche de Cristian Opris ). Liste en rien limitative.
Serge Hartmann
Jusqu'au 29 novembre au Wacken. Vendredi 26, de 11 h à 21 h ; samedi 27, de 11 h à 20 h ; dimanche 28, de 11 h à 20 h ; lundi 29, de 11 h à 19 h.
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