Strasbourg
Dagnogo et Miquel chez No Smoking Des vertus de l’assemblage
Gopal Dagnogo et Christian Miguel. (Photo DNA – J.-C. Dorn)
Leurs travaux respectifs fonctionnent sur la mise en relation d’éléments disparates qui recomposent une réalité : Gopal Dagnogo et Christian Miquel sont chez No Smoking.
Leurs univers n’ont certes rien en commun. Leurs méthodes de travail n’en participent pas moins d’une même problématique : non pas interpréter le réel mais créer des œuvres qui font basculer le regard dans d’autres imaginaires.
À ce jeu-là, le Strasbourgeois Christian Miquel se révèle d’une efficacité assez redoutable. Ses assemblages (sculptures ? objets ?), réalisés à partir de pièces hétéroclites trouvées dans des vide-greniers et autres marchés aux puces, oscillent entre un onirisme à la Jules Verne et des visions dignes de récits d’heroïc fantasy.
Le thème du vaisseau est très présent, mais le sacré s’invite également dans cet imaginaire via un imposant Tabernacle dans lequel le regard se perd et dont les détails, réalisés avec une extrême méticulosité, expliquent pourquoi Christian Miquel produit peu des pièces. Tonalité plus expressive, « instantanéiste », pour le Franco-Ivoirien Gopal Dagnogo. Ses peintures revisitent la nature morte mais évacuent la nécessité du modèle puisque le peintre décide de lui-même ce qu’il va jeter sur la toile. D’où des télescopages improbables, comme cette commode Louis XV qui dialogue avec une paire de tongues. Des poules se révèlent assez persistantes, souvenir d’une enfance à Abidjan. « À la périphérie du centre-ville, les volailles s’y promenaient librement », indique l’artiste.
Des motifs imprimés, rappelant des papiers peints, coexistent également avec des fleurs traitées dans une liberté de touche qui va à l’essentiel.
À noter que Miquel et Dagnogo inaugurent une nouvelle série d’expositions en tandem chez No Smoking.
Jusqu’au 10 mars, 19 rue Thiergarten. Du mercredi au samedi, de 14 h à 18 h.
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