20 décembre 2007
Presse de l'exposition Corps - accord
Corps et accord Le corps en sept versions. Dans une réalité crue ou traité avec distance. Pudique ou érotisé. En photo ou en peinture. No Smoking présente des travaux de sept plasticiens aux univers formels contrastés.
Erwan Tirilly.
STRASBOURG
Des artistes pour certains bien connus dans la région. A l'instar de Christophe Wehrung dont les trois grands portraits possèdent une extraordinaire présence - le peintre, dans une touche brutale, une efficacité du clair-obscur, va à l'essentiel. Sombre, tragique : une des plus belles propositions de l'exposition. Avec celle du Breton Erwan Tirilly, qui frôle parfois le malaise - gros plans sur des yeux injectés de sang ou des gencives aux dents pas très nettes - mais rappelle aussi que le corps s'incarne d'abord dans la chair et le sang. Quand il ne s'égare pas dans sa propre virtuosité technique, proche du réalisme photographique, Tirilly impressionne.
Le regard de la jeune photographe strasbourgeoise Xi Wang révèle une poésie plus distante du corps, toute en lignes et en plis. Plus ambiguë, assez érotisée même. Sensuelle, assurément, avec ses impressions sur tissus qui évoquent la douceur de la peau. Érotisme ? Daniel Lutz investit le terrain de façon plus frontale - très (trop ? ) proche d'un Saudek, d'un Witkin, d'un Bellmer.
Au bord d'une mystique baroque déjantée qui emporte des corps christiques ou sataniques, on ne sait plus très bien - et peut-être l'artiste lui non plus -, les photos numériques de Dario Lanzetta attirent l'attention. Sans nécessairement convaincre. Tout comme Frédérique Clément qui chorégraphie un corps féminin devenu flamme virevoltante .
Petite découverte attachante de No Smoking : les peintures du peintre britannique Shaun James Nielsen. Dans une économie de couleurs, un dessin sommaire, des corps que traversent solitude et mélancolie. Pourquoi pas une expo personnelle pour en connaître un peu plus à son sujet ? S.H.
Jusqu'au 2 juin, chez No Smoking, 19 rue Thiergarten. Du mercredi au samedi, 15 h à 19 h. 03 88 32 60 83.
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