28 janvier 2009
18 artistes revisitent le theme de "La jeune fille et la mort "
La jeune fille et la
mort est un thème à
multiples facettes. Prenant
racines dans de vieilles traditions
mythologiques, il est repris par la
renaissance Allemande et devient
un symbole entre sexualité et mort.
C’est sur cette vision que s’appuie
notre exposition en revisitant une
grande partie de la fascination
et l’iconographie actuelle
de la mort.
avec
Tristan Adelen
Hervé Bohnert
Elisabeth Fréring
Sabine Niedzwiedz
Stephane Lallemand
Elisabeth Gilbert Dragic
Raymond-Emile Waydelich
Benoit de Carpentier
Mathieu Weemaels
Emmanuelle Potier
Christoff Baron
Sophie Chazal
Arnaud Franc
Gala Dittmar
René Weber
Aurélie Piau
Daniel Lutz
Eric Laniol
Exposition "La Jeune Fille et la Mort" du 13 Mars au 18 Avril 2009
Vernissage le vendredi 13 mars à 18 heures.
Pour plus d‘informations sur nos artistes et nos expositions, visitez le site www.galerie-nosmoking.com ou venez directement à la galerie.
Galerie No Smoking
Directeur des expositions :Bertrand Rhinn
19 Rue Thiergarten - 67000 Strasbourg
Nouveaux Horaires d’ouverture: du mardi au samedi de 15h à 19 heures et tous les matins sur rendez-vous.
En janvier 2008, la galerie No Smoking a accueilli une exposition intitulée
« correspondances avec Matthias Grünewald», conçue dans le but de revisiter l’œuvre de Grünewald de façon surprenante et contemporaine.
Elle inaugure une nouvelle série inscrite dans notre programmation, consacrée aux grands thèmes de l’histoire de l’art.
« La jeune fille et la mort» thème retenu pour 2009, invite également à une infinité de relectures contemporaines. Car c’est sur ce contraste que s’appuie une grande partie de l’iconographie actuelle de la mort.
Il m’a semblé particulièrement intéressant d’offrir à plusieurs artistes la possibilité de s’y confronter.
Le thème de « La Jeune Fille et la Mort » prend racine dans la mythologie grecque avec Perséphone et Hadès – soit la personnification de la beauté féminine, les Enfers incarnant bien évidemment la mort. Il connaîtra son apogée au Moyen Age tardif et à la Renaissance, notamment dans le bassin rhénan.
En effet, la grande épidémie de peste du milieu du XIV siècle a profondément changé l’image de la mort. La peur de la mort a aussi entraîné une fascination dont nous gardons des témoignages aujourd’hui encore.
C’est parce que « la Jeune Fille et la Mort » appartiennent à l’histoire passée autant qu’à notre histoire contemporaine que la galerie No smoking a invité 18 artistes proposant une série d’œuvres non exhaustives .
La représentation de « la Jeune Fille et la Mort» est présente dans les civilisations anciennes et actuelles et nous la côtoyons au quotidien.
C’est à cette tradition que notre exposition fait référence, sans que cela constitue pour autant une piste unique.
Les artistes ont répondu ou intégré le thème dans leurs productions artistiques respectives.
Cette exposition présentera le travail d’artistes d’horizons et de générations très différents.
Ils sont pour partie de la région, mais aussi de Paris, de Lyon, de Metz, de Montpellier, de Bruges et de Bruxelles
Elisabeth Fréring présente une série de dessins élégants et sensibles .Des variations sur la désarticulation du bestiaire de l’innocence se révélant par le truchement répétée et le sourire énigmatique du sexe et de la puberté.
.
Stéphane Lallemand cite des œuvres historiques par une savante mise en scène photographique Il combine l’association aux peintures célèbres avec la démonstration de la relation entre le modèle et le photographe tout en y intégrant une dimension humoristique
Le travail de Raymond-Emile Waydelich reprend le thème en mettant en scène la jeune fille la plus connue au monde (la poupée Barbie) et la mort symbolisée par une chimère bien contemporaine.
Et la fascination continue:
Mathieu Weemaels de Bruxelles nous présente un pastel sec d'‘une scène très intime:
« Devant un miroir, des objets en décomposition, ou morts : pommes séchées, fleurs mortes, le reflet d’un dos de jeune fille, une ombre inquiétante (la mort ?) et négligemment posée au sol, une paire de chaussures très contemporaines... Voilà mon décor est planté ! »
Hervé Bohnert (qui aborde le thème de façon récurrente depuis 10 ans déjà) présentera une sculpture érotique où mort et jeune fille sont étroitement enlacés dans une frénésie sexuelle.
Emmanuelle Potier à choisi de revisiter par la peinture le film La Jeune Fille et la Mort (Death and the Maiden) réalisé par Roman Polanski, de 1994 et adapté de la pièce du dramaturge chilien Ariel Dorfman, rescapé du régime de Pinochet.
René Weber et Sophie Chazal nous présenteront une œuvre lumineuse.
Tristan Adelen revisite, par collage de photos anciennes, Eurydice, Antigone, Iphigénie… mais aussi Pénélope. Figures tutélaires, jeunes filles condamnées à l’obscur.
Qui dialoguent avec le chanteur, l’amant, le frère ou le père, le vieux roi qui a " un œil en trop ".
Ou la mère mauvaise qui règne sur les enfers.
Ou cette machine, la société – roche broyeuse qui nous emporte.
Le projet de Gala Dittmar est centré sur l’intimité d’une scène dans un très vieil hôtel de Bruges avec une jeune fille qui à rendez vous avec sont destin funeste.
La lyonnaise Elisabeth Gilbert-Dragic présente une fleur-animale réalisée à partir de peau de bête (la mort travestie ?) et met celle-ci en relation avec des peintures innocentes de fleurs(des jeunes filles innocentes ?)..
Chez Aurélie Piau Une très jeune fille observe au milieu d'une nature violente sombre et douce un ensemble de cranes vaudou(ce sont les morts qui dirigent le monde dixit un inconnu). Sur sa tète l'accompagne l'oiseau de l'innocence (pas si bête) . A ces pieds poussent des narcisses dont les racines sont très visibles. Dans ce tableau le spirituel et l'organique ne se distinguent pas (comme dans les pratiques vaudou), la vie nourrit la mort et la mort nourrit la vie, est ce qu'il y aurait du merveilleux si la mort n'existait pas.
Citons également les dessins hauts en couleurs d’Arnaud Franc , les photographies inquiétantes de Daniel Lutz et les mises en relations improbables et intemporelle de Benoît de Carpentier et les immuables scènes figées sur planches en bois de Christoff Baron, planches dont on voit immédiatement la patine du vieillissement.
Pour Eric laniol L’acte de création, en chair comme en esprit, est le plus lyrique, et
peut-être le seul vraiment lyrique de nos actes, et cependant cet acte, en
fin de compte, n’est fait que pour nourrir la mort »1
1 : Elie Faure, Histoire de l’art, L’Esprit des formes, tome 2, Le
livre de poche, 1976, p.287
Plus rien ne va de soi ( était-ce seulement déjà une fois le cas ? )
Peut-on encore réaliser des choses de manière irréfléchie ?
( Heureusement, ce n’est pas l’art qui rend aventureux le parcours de
l’artiste )
Mais l’artiste n’est pas plus le seul joueur qu’il n’est le seul
responsable ( l’a-t-il déjà été une fois ? )
A l’heure actuelle : un art qui ne s’appuie pas sur le programme de la
modernité ( tout en ne cessant de s’y référer ), et qui se refuse à
régresser dans la tradition ( tout en l’utilisant comme contrepoint )
Que faire ?
Que faire avec ce devenir problématique de l’art ? ( il doit se
maintenir comme activité artistique, tout en revendiquant une
indépendance de désignation )
Est-il encore une innocence possible en art ?
Ecriture, dessin, peinture, volume, installation : une réserve de
comportements périmés ? ( dispositif, mon beau souci )
Ne nous arrangeons pas plutôt d’une sorte d’orgie depuis longtemps
déjà consommée ?
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1 commentaire:
On peut voir le contraste entre la vitalité et la mort appuyé par le contraste des couleurs: la peau claire de la fille contre la robe noire de la Mort...
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