24 septembre 2012

Marie-Odile Biry-Fétique présente sa peinture habitée par la couleur et la mémoire de glorieux prédécesseurs, tandis que Claude Lory surprend avec ses constructions en bois de cagettes


par Serge Hartmann, publié le 23/09/2012 à 05:00



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STRASBOURG Exposition chez No SmokingCagettes et couleurs !

Claude Lory dans ses architectures fragiles.   Photo DNA - MILAN SZYPURA
Claude Lory dans ses architectures fragiles. Photo DNA - MILAN SZYPURA




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IL A ÉTÉ PENDANT UNE BONNE DIZAINE D’ANNÉES « neigiste » au Canada. Entendez par-là que Claude Lory sculptait d’énormes volumes en neige. « J’adorais cela. Le caractère éphémère de ces œuvres », explique-t-il, encore enthousiaste.
Il en reste un peu quelque chose dans ses sculptures réalisées en bois de cagettes d’une extrême fragilité. Pas vraiment éphémères, certes, mais pas vraiment faites pour durer non plus.
Utilisant le modèle du mirador, lourd en symboles, qu’il soumet ici à une folle prolifération, Claude Lory crée des constructions cheap, qui prennent leur élan du sol, atteignant parfois deux mètres de haut, quand elles ne se fixent pas au mur, telle une favela accrochée à sa colline. Une architecture de cartoon qui tient de la dentelle-arte povera et joue sur une notion d’équilibre instable; on sent bien qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que tout ce petit monde s’écroule...
Papillonnant avec les matériaux, Claude Lory présente aussi une série de statuettes en plâtre. Des autoportraits en pied, sac sur le dos, sans grand intérêt, il faut bien dire...
En revanche, ses Érotiques, fragments du corps humain réalisés en herbes séchées étonnent par leur poésie – l’intitulé de la série donne une petite idée de quelles parties du corps il s’agit… À ce travail tout en finesse répond la brutalité des Martyrs, supports en bois qui portent les stigmates de travaux effectués dans l’atelier de Claude Lory.
Univers ô combien différent que celui de Marie-Odile Biry-Fétique. Grands et petits formats, certains de la taille de cartes postales qu’elle se réapproprie justement par recouvrement, dans un dialogue de la peinture (sa peinture) et de la photographie. Un travail sur les paysages de Provence, les natures mortes, les tournesols, qui sollicite aussi des citations van-goghiennes… L’accrochage présent rappelle fortement celui de sa précédente exposition chez No Smoking.
Pas d’effet de surprise, donc, mais la confirmation d’un travail qui a atteint sa maturité, se rappelle des leçons de Cézanne, Monet, Van Gogh mais aussi des expressionnistes américains. Une belle intensité de la couleur au service d’une gravité du propos.
Jusqu’au 20 octobre, chez No Smoking, 19 rue Thiergarten. Du mercredi au samedi, 14 h à 18h.
par Serge Hartmann, publié le 23/09/2012 à 05:00

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