9 août 2011

FINI DE JOUER! expo d'octobre avec Gérald Wagner et Anémone de Blicquy





Fini de jouer.



C’est à un cheminement dans l’antichambre du réel que nous invite Anémone de Blicquy. Auteur et comédienne, c’est aujourd’hui par le biais de la photographie et de la vidéo qu’elle récolte les fruits étranges issus des amours controversés entre réalité et fiction.
Attachée au réel, elle prend pour décor les éléments naturels fondamentaux que sont eau, air, terre et feu. Dans ces territoires concrets, elle met en scène les personnages muets de tragédies quotidiennes mais dont semble émerger une portée universelle. Cette universalité qu‘elle déniche au creux du banal est sans doute issue des abysses du subconscient. Des objets,des êtres ou encore des signes nous rassurent en même temps qu’ils nous épouvantent, comme ceux rencontrés dans les contes de notre enfance.
Jean Clair parlait du « don de visions » comme étant la principale caractéristique de la mélancolie. Ces visions mélancoliques, Anémone de Blicquy les capturent entre deux eaux, entre cornée et cristallin. Elle surprend ses personnages plongés dans un demi sommeil pour les extirper de leur rêve ou de leur cauchemar. Dissimulés derrières leur masque ou le visage couvert d'un vulgaire sac de plastique, ces individus ne semblent pas voir la réalité qu'ils arpentent, qu'ils subissent. Hésitant entre l'innocence et l'expérience, ils doivent se contenter de happer quelques bouffées d'un air vicié sans jamais pouvoir reprendre leur souffle, leur désir, leur vie.
Comme des poissons abasourdis par le choc des contraires, ces individus flottent à la surface du réel sans pouvoir y plonger. Pourtant les sollicitations sont multiples. La caresse de algues, la force du courant, le craquement du givre, les ombres, les scintillements s'adressent à eux sans pouvoir les ré enchanter. Vidés de leur force créatrice, de leur imagination et de leur intuition, ils voient s'ouvrir devant eux de vastes espaces dans lesquels ils sont incapables de se projeter. S'écoulent alors à leurs abords, les signes du temps. Incapable de les déchiffrer, l'individu plonge dans un coma des sens.
«Ceux qui répriment leur désir sont ceux dont le désir est assez faible pour être réprimé.» William Blake.

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