au vernissage de l'exposition
Un accrochage conçu à partir de la collection
Une exposition du 27 septembre au 12 octobre 2013
de 18 à 21 heures
du mercredi au samedi
de 14 à 18 heures
et tous les matins sur rendez-vous
A l'instar du poème d'Aragon, cette
phrase vide de ponctuation nous place automatiquement
dans le doute entre questionnement et constatation.Ce sont les propositions des plasticiens photographes suivants :
Pilar ALBAJAR et Antonio ALTARRIBA – Lionel BAYOL-THEMINES - Jean-Baptiste CARHAIX – Collectif CORPS ETRANGER
Denis DARZACQ – Stephane DIREMSZIAN – Benjamin KIFFEL – Luciana LAMOTHE - Julien LESCOEUR - Edouard LEVE
Joyce PENELLE – Georges Tony STOLL – Pablo ZULETA-ZAHR,que nous vous invitons à suivre ou à découvrir.Ces hommes et ces femmes sont des artistes qui recourent au fauxLes photographies présentées nous parlent de la naissance, de la mort, du quotidien de la mémoire. A travers paraboles, métaphores, symboles et tropes ces images nous interpellent ou nous troublent, soit avec humour ou avec ironie, soit par la provocation ou l’étonnement.
pour dire le vrai, ou qui - au contraire – renversent les codes culturels et sociaux pour nous faire
croire que nous sommes face à un simulacre alors qu'il s'agit seulement de notre quotidien halluciné.
Ainsi Lionel Bayol-Thémines (série « Orga-Muta ») partant du constat originel que les chemins croisés qu’étaient la sexualité et la reproduction, se décroisent aujourd’hui, pose la problématique que la continuité de l’espèce n’est plus dépendante de la sexualité entre homme et femme, mais liée à l’évolution de la science.Son autre série « Titanes Land », qui se déploie par le biais de plusieurs sous-séries dont « Keep Border » nous montre des personnes en symbiose avec leur masque. Ils forment comme une espèce à part évoluant dans un monde cohérent. Il nous faut comprendre que ce monde n’est pas tant une parade costumée, qu’un reflet déformé de notre réalité.Joyce Pernelle a passé de longues heures à assister à des opérations chirurgicales. Son œil a su tourner autour de l’acte chirurgical pour le transfigurer par l’acte photographique en des clairs-obscurs d’une grande plasticité. Attentive à la beauté du geste elle donne à ces opérations une véritable dimension de rituel destiné à redonner la vie.Dans leur série « Tyrannies » Pilar Albajar photographe et Antonio Altarriba écrivain, scénariste et chercheur dans le domaine de la relation du mot à l’image, posent un regard sans concession sur le pouvoir et la domination. Pour eux, la tyrannie est le plus grave fléau de l’humanité. Beaucoup plus grave que les maladies ou les catastrophes naturelles. Parce qu’elle provient de nous et c’est sur nous mêmes que nous l’exerçons, preuve insupportable mais indéniable que l’homme est un loup pour l’homme…Benjamin Kiffel détourne des publicités ou des vitrines de magasin pour en quelque sorte faire une critique poétique de la société de consommation et nous offre un voyage onirique dans les nuits des villes. Le travail de détournement utilise des éléments de la réalité et l’artiste se les approprie pour en faire autre chose.Les deux photos de Denis Darzacq des séries « Casques » et « Hyper » explorent chacune les relations singulières et maladroites entre les sujets désirants et libres et des espaces contraignants et coercitifs.Avec Jean-Baptiste Carhaix nous entrons dans la poétique de Barbie et le Mickey business.Ces deux univers, dont l’un est réservé généralement au monde des fillettes et l’autre à un public plus large en termes de genre et d’âge, mais non moins infantile, sont passés par la moulinette de l’artiste et confrontés aux scénarii de l’artiste à une autre réalité.
Face aux images d’Edouard Levé nous sommes encouragés à observer quelque chose dont le sens se dérobe toujours davantage et la lecture semble déroutante. L’artiste évoque une inquiétante étrangeté : ce soudain sentiment de première vue à l’égard de choses familières. Dans sa série « pornographie », les visages d’ordinaire lieux des passions, demeurent étrangement neutres ou inexpressifs quand ils sont visibles, comme dissociés du corps.
Georges Tony Stoll à propos de ses photographies nous dit « Je veux provoquer et stimuler. Je veux que mes images soient vues comme je les vois. Comme la reproduction de la mémoire inconsciente d’un objet, d’un corps, d’un lieu, d’un espace ou d’une pensée. La mémoire d’une accumulation de phénomènes pouvant brouiller la raison, et aussi l’absurdité de mécanismes qui produisent des tensions intolérables. Je veux faire resurgir ces caractères et les transformer en simple question. »
Les corps érodés de Stephane Diremszian allient la pierre et le corps. Si le corps a une mémoire à court terme, celle d’une vie vécue, la pierre traverse le temps et les âges. Elle dure plus que le temps d’une vie. Entre apparition et disparition l’artiste nous laisse le choix de définir ses images impermanentes. Quelles que soient les formes entr’aperçues le spectateur se trouve dans l’obligation de les considérer par l’œil et intérieurement par la pensée.